09.03. – 15.06.2025

Ouverture: Sa 08.03 à 18h00 en présence de l'artiste

Chefs-d'œuvre à Aix-la-Chapelle
Le musée Suermondt-Ludwig d'Aix-la-Chapelle consacre une grande exposition générale à Michael Triegel (*1968, Erfurt) avec environ 80 œuvres. Avec sa technique picturale de maître ancien et son exploration de l'histoire de l'art et de ses thèmes religieux, mythologiques et spirituels, l'artiste contemporain de Leipzig relie les questions existentielles du présent sur le sens, la foi et l'identité.
Pour le musée Suermondt-Ludwig, l'exposition offre une opportunité particulière : en effet, grâce à la proximité de la salle d'exposition temporaire avec les salles de collection du rez-de-chaussée, les œuvres de Triegel offrent aux visiteurs* une nouvelle perspective pour découvrir les œuvres du Moyen-Âge à caractère religieux du musée d'Aix-la-Chapelle. "L'exposition convient parfaitement à la maison", souligne le conseiller culturel Heinrich Brötz, "car ici, des œuvres d'époques passées ont été et sont toujours mises en dialogue avec succès avec l'art contemporain".

Tradition et provocation
Michael Triegel, qui a été formé dans l'environnement immédiat de la Neue Leipziger Schule, a trouvé ses modèles dans la Renaissance italienne et le maniérisme, le baroque espagnol et les maîtres flamands de la fin du Moyen-Âge. Ses œuvres se situent entre tradition et modernité : avec une souveraineté assurée, l'artiste adapte des formules picturales et des sujets traditionnels, dont l'assemblage irrite délibérément et soulève des questions auxquelles il laisse le spectateur répondre. Le directeur Till-Holger Borchert explique : "Dans l'idéal, nous souhaitons générer une fertilisation mutuelle de différentes expériences visuelles. D'une part, nous voulons attirer un public qui s'intéresse aux positions contemporaines dans l'art et qui se trouve maintenant également confronté à l'art médiéval. D'autre part, nous voulons surprendre les personnes qui viennent au musée avec des attentes opposées avec l'art de Michael Triegel."

Profondément enracinées dans l'histoire de l'art, les œuvres de Triegel incitent à réfléchir au rôle de l'art traditionnel et du symbolisme religieux dans une société de plus en plus sécularisée. En même temps, elles sont tournées vers l'avenir dans leur combinaison d'éléments d'iconographie chrétienne, de mythologie antique et de philosophie moderne.
"Je ne vois pas l'art des siècles passés d'une distance historique", explique Michael Triegel. "Pour moi, c'est toujours le présent".
Un aspect central de son travail est la réinterprétation des concepts de représentation traditionnels dans des inventions picturales surprenantes et souvent provocantes. Par exemple, la nudité de Marie dans une scène d'annonciation est aussi irritante que la représentation détaillée d'une carcasse d'animal comme "agneau de Dieu". L'utilisation des traits du visage de sa propre famille pour les figures sacrées crée une proximité troublante avec la réalité de la vie des spectateurs.
Les cassures iconographiques des modèles narratifs classiques mettent les spectateurs* au défi de repenser la relation entre la forme visible et le contenu caché et de remettre consciemment en question les motifs soi-disant faciles à saisir. Triegel décrit sa vision artistique comme une tentative de rendre l'invisible perceptible à travers le visible. C'est particulièrement évident dans ses natures mortes, dont la signification du contenu et le contenu symbolique vont au-delà des objets visibles. "Les images sont une grande offre pour tous - avec ou sans expérience préalable en histoire de l'art", est convaincue la curatrice Wibke Birth. "Je pense que l'exposition parvient à actualiser la propre perception de thèmes supposés connus et invite à s'y confronter de manière nouvelle".

Œuvres célèbres
Triegel a obtenu une reconnaissance internationale en 2010 en étant chargé par l'évêché de Ratisbonne de peindre un portrait du pape Benoît XVI, et plus récemment en achevant un retable de Cranach dans le chœur de la cathédrale de Naumburg. Outre cette œuvre, l'exposition présente également les projets de Triegel pour des tableaux d'autel créés pour la paroisse catholique de Dettelbach.

Un savoir-faire aux multiples facettes
La peinture de Triegel se caractérise par une technique de glacis de vieux maître et une structure picturale aux multiples facettes, qui confèrent à ses œuvres une profondeur et une force symbolique impressionnantes. En plus des peintures religieuses grand format, son œuvre comprend des natures mortes, des portraits ainsi que des aquarelles de paysages, des dessins et des gravures qui complètent de manière impressionnante l'éventail artistique de l'artiste de Leipzig.
Développement biographique
Michael Triegel, qui vit et travaille aujourd'hui à Leipzig, est né en 1968 à Erfurt et a grandi en RDA en grande partie sans influence religieuse. De 1990 à 1995, il a étudié la peinture à la prestigieuse école supérieure de graphisme et d'art du livre de Leipzig avec Arno Rink et Ulrich Hachulla. Il a acquis des expériences marquantes lors de ses voyages en Suisse et en Italie. Selon ses propres dires, il a vécu une expérience de réveil artistique particulière dans l'église romaine Il Gesù.
De 1995 à 1997, Triegel a suivi des études post-universitaires avec Ulrich Hachulla en tant que boursier du Land de Saxe et a obtenu son diplôme de maîtrise en 1998. Il est l'un des artistes les plus célèbres de la soi-disant Nouvelle école de Leipzig, dont les représentants* travaillent de manière extrêmement variée sur le plan formel. En 2014, Triegel s'est fait baptiser dans la Hofkirche de Dresde.

L'exposition actuelle a été réalisée en étroite collaboration avec l'artiste et la galerie Schwind. Elle a été rendue possible grâce aux prêts généreux de l'artiste lui-même, de la galerie Schwind ainsi que de musées et de collectionneurs privés* de toute l'Allemagne - nous leur adressons nos remerciements particuliers.
Un catalogue accompagnant l'exposition est publié par Hirmer Verlag.